Cet article fait suite à la Partie 1 de la semaine passée. Je vous invite à la lire si vous voulez en savoir plus sur les étapes 1 et 2: création des visuels et recherche des fournisseurs.
Après la création des motifs de la collection et la sélection des fournisseurs, commence… la valse des imprévus.
3 – Valider les motifs et les couleurs avec le fournisseur
Les premières discussions avec les fournisseurs permettent de cadrer le prix, le délai et la qualité. Viennent ensuite les tests des couleurs. Cette étape est cruciale pour éviter les déconvenues finales.
Certaines couleurs ne rendent pas bien sur un certains type de tissus. Les contrastes apparaissent plus fades ou trop criards selon la technique d’impression utilisée. Il est donc primordial de faire des tests des teintes définitives sur le tissu sélectionné et ce pour chaque technique d’impression. On peut alors corriger les écarts et éviter les mauvaises surprises.
Lors de la première collection, c’est le Rouge Corail et le Camel qui ont été les plus difficiles à obtenir. Une couleur n’apparait pas la même sur le tissu, sur le papier glacé et encore moins sur un écran, même calibré. Mais j’avais une idée très précise de ce que je voulais sur le tissu final. J’ai donc pris le temps et fait autant d’aller-retour que nécessaire avec le fournisseur jusqu’à obtenir exactement la teinte, l’intensité et le rendu souhaité !
Pour la seconde collection (qui sort dans quelques jours), j’ai du abandonner deux de mes motifs favoris parce que le contraste des couleurs choisies n’était pas concluant sur le tissu final. Ce n’est pas un moment facile. J’ai retravaillé les couleurs d’un des motifs pour ne pas tout jeter à la poubelle ; mais mon rêve initial était perdu. Et c’est reparti pour un tour de tests et de réglages.
Ces coupons tests sont tellement importants pour moi, qu’ils me suivent partout. Ils sont dans mon sac à main, sur ma table de nuit, sur le bord de la table du petit déj. J’ai besoin de m’en imprégner pour valider la collection dans son ensemble, le plus sereinement possible.
Et pendant ce temps-là, l’horloge tourne inexorablement et le lancement de la production prend du retard.
Impossible pour moi de privilégier le calendrier à la qualité. Les fichiers sont revus et corrigés : couleur, équilibre, raccord des motifs, tout est vérifié une dernière fois avant l’envoi pour la production. La calendrier déroule ses jours et la collection prend le retard nécessaire à combler ma satisfaction. Les tissus qui sortent doivent être parfaits sur toutes leurs « coutures ».
Finalement, vient le moment de dire GO au fournisseur. Le point de non-retour est atteint, tout est bien et l’impression du tissu peut commencer.
Après coup je trouve encore des petites choses à critiquer, mais ça, c’est dans ma nature et ça reste dans ma tête!
4 – Attendre, organiser et gérer les imprévus, calmement
Il y a plusieurs semaines entre le lancement de la production et la réception des rouleaux de tissus.
Un bon moment pour partir en vacances peut-être ? Et bien non, mauvaise idée parce que c’est le moment idéal pour mettre tout en ordre de bataille pour le lancement de la collection. Préparer le site internet, écrire quelques articles pour le Blog, prévoir les Newsletters et commencer la promotion de la nouvelle collection de Mars-elle.com.
En même temps il reste à gérer tout le volet logistique, préparer les emballages, le stockage, la découpe, mille petites choses à faire.
Tout doit être fin prêt pour le jour « J » du lancement.
Et c’est là que, quelques jours avant la date de livraison convenue, le fournisseur répond à votre e-mail et vous annonce que la machine a eu des problèmes et qu’il n’a pas encore commencé à traiter votre commande. Peut-être deux, ou même trois semaines de retard…
A ce moment là, il est primordial de rester constructif. L’utilisation de noms d’oiseaux et la communication impérative sont très tentants… genre Captain Haddock ; mais ce serait particulièrement vain. La commande du « petit client râleur » risque tout bonnement d’être traitée après toutes les autres.
Alors j’essaie de trouver le juste équilibre entre communication sereine (c’est un être humain en face de moi) et fermeté subtile, pour garder le processus en mouvement.
Dans ces périodes d’imprévus, le plus important, mais aussi le plus difficile, c’est de dormir. Un esprit reposé trouvera toujours de meilleures façons de réagir et de rebondir sur ce type de situation.
5 – la réception des tissus
De péripéties en imprévus, la finalité c’est quand même de recevoir les tissus.
Et ce moment est un indescriptible mélange d’excitation, de fierté et d’envie de se rouler dans le tissu. Dormir dedans, pourquoi-pas ?
Mais tout ça, c’est pour cette semaine… Enfin normalement…