Il est temps !
Il est grand temps que la mode durable et que la couture durable évoluent…
Oui, aujourd’hui la mode et la couture durable DOIVENT changer de route.
Je vous explique le COMMENT dans cet article.
Mais tout d’abord, retournons au début de la mode durable …
Au début de la mode durable il y avait le poncho péruvien
La mode durable vient de loin… voir même de très très loin point de vue « style ».
En effet, il y a 20 ans, qui voulait acheter des vêtements estampillés « éthiques », courait le risque de finir vêtu idéalement pour un trek dans les Andes au milieu des lamas ou pour se lancer dans une carrière de gourou au Népal. Bref, pas super compatible avec notre vie occidentale au quotidien (sauf si vous êtes fan de lamas ou gourou en herbe).
Et oui, les vêtements doivent correspondre à notre style de vie et à notre cadre culturel.
A cette époque, la couture était encore bien moins sexy que la mode durable. C’était alors un passe-temps démodé voir complètement ringard. A cette époque, les couturières sont invisibles et le reste du monde les imagine comme des grands-mères qui cousent des vêtements dans de vieux rideaux…
Autant dire que même le terme « tissu biologique » n’existe pas dans cet univers qui tourne au ralenti et qui va pourtant vivre sa première révolution.
Ethique et durable: la première révolution
La mode durable : pratique et sobre
Après les événements tragiques et les scandales qui ont ébranlé le monde de la fast-fashion (l’effondrement du Rana Plaza, les enfants exploités chez Nike, les « esclaves » des usines H&M, les mots de détresse chez Primark, etc.), la mode durable commence enfin sa métamorphose. Le business de la fast-fashion génère une vague de dégoût ; les consommateurs sont enfin prêts à ouvrir les yeux sur une autre mode. (Pour en savoir plus sur les conditions de travail des femmes dans l’industrie du textile.)
La demande naît, mais de là à porter un bonnet péruvien… Faut pas pousser !
C’est à ce moment-là que la mode durable s’invente un visage, qui se résume en deux mots : Sobre et Pratique. Typiquement, les vêtements stars de cette nouvelle mode durable sont le jeans-coupe-droite-super-standard et le T-shirt-droit-uni-sans-fioriture.
Ça va avec tout, c’est pratique et ça passe de saisons en saisons, de mode en mode sans faire de vague. Du coté des couleurs, la palette générale tourne autour des kaki, bleu foncé, écru, brun et c’est à peu près tout.
La mode durable devient un peu comme le bon vieux Bic Cristal.
Vous voyez ?
Le Bic avec lequel vos parents (ou peut-être même vos grands-parents) ont pris leurs notes en classe et probablement gravé dans le bois de la table quelques petits mots coquins? Oui oui, ce Bic a été commercialisé pour la première fois en 1950. Et depuis, son design n’a pas changé d’un poil. Mais surtout, on peut compter dessus, qu’il vente, qu’il pleuve ou qu’il grêle, vous savez que votre Bic ne vous lâchera pas avant que sa réserve d’encre soit complètement à sec. Minimaliste mais tellement fonctionnel.
Et voilà la mode durable qui se transforme en Bic Cristal !
Faites l’exercice : fermez les yeux, et visualisez une « tenue durable » typique. Vous imaginez quoi ?
- Jeans et chemise en lin?
- Robe droite, brune, plutôt large ?
Oui, on n’est pas au top du fun et du glamour. Mais cette mode durable a le mérite de rompre avec les cycles de production et de consommation effrénés de la fast-fashion. Les coupes et des couleurs intemporelles sont faites pour durer, pour dépasser les modes. N’est-ce pas le sens premier d’une mode « durable » ? Durer ? Comme le Bic Cristal…
La couture « has been » devient « trop style »
Alors que la mode durable se métamorphose pour passer du lama péruvien au Bic Cristal, la couture passe en une génération de l’oubli à une position de star milléniale.
Depuis une petite dizaine d’année, le DIY (Do It Yourself) en général et la couture en particulier vivent un boom incroyable. Nous en avons marre du plaisir « vite-acheté-vite-consommé » que nous procure la consommation de masse (comme le mauvais coup d’un soir).
Et partout fleurissent les tutos : rénovation de meubles, décoration de salle de bain et couture de sacs en tous genres.
Chaque réalisation faite de nos mains, chaque couture est un retour à des fondamentaux de production, avec en toile de fond une remise en question des systèmes d’ultra-production et de la fast-fashion.
OUI, « coudre » nous pousse à systématiquement remettre en question nos habitudes de consommation et à condamner les conditions dans lesquelles les vêtements du prêt-à-porter sont produits.
- Est ce que je suis d’accord d’acheter des vêtements à dans un magasin qui exploite ses employés ? (Haaargh, dur de faire le lien entre cette jolie jupe à paillettes et l’exploitation humaine à l’autre bout du monde, n’est ce pas ?)
- Est ce que c’est normal d’acheter des vêtements qui ne seront jamais portés ? Même si c’est pas cher ? (Pas simple de résister aux sirènes du marketing. On est biberonné à longueur de journée pour nous dire combien on sera plus heureuses si on achète cette jupe à paillettes … )
- Est ce que c’est acceptable que l’industrie de la mode soit une des plus polluante au monde ? (La mode est polluante ? Mais on en nous dit rien ??)
Ces questions nous font grandir et nourrissent le développement de la couture et du DIY, c’est maintenant un mouvement profondément ancré dans notre époque.
- Coudre, c’est boycotter la fast-fashion.
- Coudre, participer activement à réduire l’exploitation des Hommes et des ressources naturelles.
- Coudre, c’est apprendre à respecter la valeur du travail manuel.
Nous aimons coudre pour toutes sortes de bonnes raisons dont le plaisir personnel (voir les 50 formes du plaisir en couture ici). Renoncer à acheter à des sociétés qui exploitent leur main-d’œuvre, pour beaucoup de couturières novices, ce fut aussi un élément décisif dans le développement de leur activité couture.
Pour les couturières plus engagées, l’offre de tissus bio s’est développée depuis une dizaine d’année. Des tissus principalement unis et passe-partout, frappés du même cachet que le Bic Cristal : simple et durable.
Vers une nouvelle révolution de la mode durable ?
Que ce soit la mode durable ou la couture durable, il est maintenant temps d’entamer une seconde révolution : la révolution du plaisir !
La mode durable, avec son style sobre et pratique de Bic Cristal a permis :
- de rompre avec les cycles effrénés de la surconsommation,
- de mettre en place des filières de production éthiques et écologiques,
- de proposer de nouvelles manières de consommer.
Où donc se cache le gêne du plaisir dans l’ADN de cette mode durable ? Sans plaisir, elle risque tout simplement de stagner, de rester purement fonctionnelle, de ne plus se développer, voir de régresser.
Mais le plaisir fait intrinsèquement partie de la mode, se sentir bien dans ses vêtements est essentiel. La couture et le DIY y ajoutent encore une dose de fierté, de mise en évidence d’une compétence particulière, dont la couture.
Si vous devez vous habillez sans aucun plaisir pour être alignée avec vos valeurs, les scénarios possibles sont limités :
- Qu’on le veuille ou non, nous sommes tous, plus ou moins sensibles au regard des autres. C’est normal, l’autre nous renvoie une image de nous-même : un sourire quand nous sommes radieuses, une moue quand nous sommes ternes. Porter des vêtements qui nous font plaisir, c’est irradier un peu plus et c’est communicatif. Les vêtements qui nous mettent en valeur, parce qu’ils sont faits de nos choix de tissus et de patrons, décuplent notre confiance en soi. Limiter la mode au côté strictement fonctionnel et perdre vue sa dimension émotionnelle, c’est se priver de l’essentiel.
- Sans plaisir à porter nos vêtements, la lassitude nous gagnera et nous serons de plus en plus tentées de « craquer » de temps en temps. Au fil du temps, sous la pression d’un marketing puissant et efficace, nous pourrions développer une frustration telle que l’envie de craquer soit la plus forte… Et alors, c’est la fin des bonnes résolutions.
Certaines personnes se sentent plus fortes lorsqu’elles portent des vêtements qui respectent l’environnement et parfois sont peu impactées par le défaut esthétique et la platitude émotionnelle de cette mode… Mais honnêtement, ce n’est pas la majorité d’entre nous.
Si la mode et la couture durable veulent influencer notablement le monde textile, et plus largement si elles veulent changer notre société, il est temps qu’elle se trouve une nouvelle voie. Non pas pour devenir une copie « green-washée » de la fast-fashion. NON. Elles doivent injecter du plaisir et de la puissance dans nos existences sur base des acquis de la mode durable telle qu’elle a été conçue jusqu’aujourd’hui.
De la couleur, des motifs, des coupes plus élaborées : la mode durable doit maintenant se transformer en Licorne aux super-pouvoirs.
Cette mode qui est fermement ancrée sur ses acquis, traçabilité, d’intégrité et durabilité dans le temps, doit ajouter à ses atouts l’étincelle ultime qui va colorer nos vies et nous rendre plus heureux.
Une nouvelle mission pour les tissus bio de Mars-elle.com
C’est cette mission que Mars’elle embrasse quotidiennement.
Amener cette touche de plaisir et de bonheur dans la couture durable et éthique pour qu’elle devienne une mode colorée et joyeuse qui nous porte en avant.
Etoffer l’offre des tissus bio, c’est aussi :
- attirer dans un monde de consommation respectueux de l’environnement des couturières qui sont de prime abord plus sensibles aux motifs et au rendu des tissus qu’à leurs impacts écologiques,
- faire sortir la couture durable de cette image austère et conformiste, passe-partout en toutes circonstances, pour lui donner sa pleine dimension créative.
Votre personnalité est un de vos atouts Majeurs.
Vos valeurs de respects de la Nature et des Hommes, lorsqu’elles sont alignées avec votre personnalité vous feront ressentir un nouveau Super-Pouvoir.
Si vous utilisez ce Super-Pouvoir pour montrer encore plus votre personnalité et votre créativité dans une couture durable et expressive, alors la couture durable aura atteint un nouveau stade de maturité.
La couture durable et la mode durable sont prêtes à se réinventer. Faites-vous partie de cette nouvelle révolution ?